Hirsingue patrimoine : Habitat, coutumes et vie associative - histoire.
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Jean Bochelen,
le dernier martyr alsacien de la grande Révolution.
par Aug. Soltne, 1897.

Source : Johann Bochelen,
der letzte elsässische Märtyrer der grossen Revolution
von Aug. Soltner, 1897.
Note : lisez aussi la version de ces faits rapportés par Fues, curé historien de Hirsingue.

Hirsingue
Habitat coutume associations
Sundgau Sud Alsace
- histoire

1794 : L'affaire de Hirsingue .


La paroisse de Hirsingue honore chaque année la fête de saint Fortuné le lundi de Pentecôte.
En 1794, le lundi de Pentecôte tombe le 9 juin.
Le curé jureur Gassmann, un rival de Jean Bochelen de Seppois, essaya de d'organiser le mieux possible la fête et invita une multitude d'ecclésiastiques.
Peu de temps avant la fête de saint Fortuné, Antoine Hägy [Haegy ](Note RS : maire, juge de paix) a été élu Agent au détriment du prédécesseur Joseph Jelsch.
Selon une vieille coutume, on planta un ' Maie ' (un sapin) devant la maison du nouvel élu.
La partie adverse honora également Jelsch et lui dressa également un arbre.
Ce dernier fut abattu au courant de la nuit par les aristocrates.
Jelsch laissa rédiger une lettre d'accusation, qu'il signa et adressa au ' Comité de Salut Public '.
Dans le style d'un bon patriote, il souligna dans de forts propos que Gassmann et beaucoup d'autres ecclésiastiques avaient, lors du matin la fête de saint Fortuné, joué la comédie dans l'église, l'après-midi étant réservé à la beuverie et la gloutonnerie et que le soir 'l'arbre de la liberté ' avait été coupé.
Cette diffamation fut la mèche d'un gigantesque feu qui s'accommoda bien avec thermidor ou le mois de la chaleur.

Les représentants du peuple auprès de l'armée du Rhin, Gougon et Hentz, émirent le 4 thermidor de l'An II (22 juillet 1794) un ordre de punition stipulant la destruction de la cure, la fermeture de l'église, l'enlèvement des objets de culte, l'arrestation de tous les suspects, l'incarcération de tous les prêtres des trois départements (Bas et Haut-Rhin, Mont-Terrible) dans la citadelle de Besançon.

Dièche, général de division en poste à Strasbourg sera le responsable d'exécution de ce jugement.
Le saint Fortuné devint pour la deuxième fois martyr : ses ossements furent jetés sur un bûcher et brûlés.
Peu après, selon l'historien Veron-Réville, 256 prêtres, jureurs et non-jureurs furent conduits à Besançon.
Le 13 août 1794, sur ordre du représentant du peuple Foussedoire, 112 de ces prêtres parmi lesquels les jureurs Haffel, Schaumas, Muller... sont transférés à Rappoltsweiler.(Ribeauvillé)
La-bas dans le vieux château, David Ortlieb, Intendant du département, aménagea les chambres.
La première grande pièce du rez de chaussé fut nommée ' Salle de la liberté', la seconde Salle de l'égalité'.
Au premier étage, une des cinq pièces reçu le nom du sanguinaire ' Marat '.
Un mois propice à la réflexion : les loyaux consolident leur foi, les jureurs rachètent leurs fautes.

En 1794, on dénombre 75 prêtres dans le canton d'Altkirch. Chacun était noté dans les registres de la police, d'après les documents, ces messieurs apparaissent :
Gassmann - prêtre dangereux, n'a pas arrêté de se livrer publiquement à des marchandages.
Schaumas, curé de Balschwiller-Eglingen - un vaurien.
Pfanner, curé d'Altkirch - fanatique, écervelé, a démissionné durant 5 mois... Steinfelder, curé d'Illfurth - influence le comité de surveillance par abus d'autorité ceux qui n'assistent pas à sa messe.

Cependant, depuis la chute de Robespierre (28 juillet 1794), il y a un soulagement général dans le pays.

La Convention décréta le 21 février 1795 une loi ré-autorisant le culte catholique dans les églises, sans pour autant relaxer les prêtres.

Un apparent armistice débute.


Source : Johann Bochelen,
der letzte elsässische Märtyrer der grossen Revolution
von Aug. Soltner, 1897.

Pour en savoir plus : >>> Sommaire des pages d'histoire de Hirsingue.