Hirsingue patrimoine : Habitat, coutumes et vie associative - histoire.
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Derrière le maître-autel, sous un dai , la chasse contenant un gisant en cire :
une représentation de "St.Fortuné"
La chasse contenant un gisant en cire
représentation de "St.Fortuné"

Partie du trophée de gauche.
Date du sacrilège commis par les troupes du général Dièche.
Au niveau de la poitrine,
une fiole contenant quelques petits ossements.



1735 : les reliques de saint Fortuné, martyr :

L'église paroissiale de Hirsingue possédait avant la Révolution un précieux trésor, les reliques du saint martyr "Fortuné".

Malgré toutes mes recherches, il m' a été impossible de trouver des documents contemporains qui auraient pu me donner plus de précision sur l'époque et les circonstances dans lesquelles les ossements de saint "Fortuné" furent apportés de Rome à Hirsingue.

Il est possible cependant de préciser avec assez de certitude ces deux points grâce aux clés suivantes :
Tous les récits de la tradition locale s'entendent sur le fait que la commune de Hirsingue a obtenu les restes de saint "Fortuné" en provenance des catacombes de Rome par l'intermédiaire d'un seigneur de Montjoie et les a accueillis avec grande allégresse.

Dans un bref du 6 mars 1736, le pape Clément XII accorda à la paroisse de Hirsingue, une indulgence qu'on gagnait "à la fête du saint martyr Fortuné" célébrée le saint lundi de Pentecôte
.[Note RS :document ou bulle conservée et visible au presbytère de Hirsingue

Lesdites reliques ne vinrent donc à Hirsingue pas plus tart qu'en l'an 1736; mais pas plus avant non plus; car le nom de Fortunatus ne pouvait retentir à Hirsingue et dans ses environs sans que les familles de l'endroit ne se fassent une joie de le donner à leur fils nouveau-né.

Or, je ne trouve enregistré le nom de Fortuné pour la première fois qu'à l'automne 1736.
Dans les actes ultérieurs, ce nom apparaît très souvent jusqu'à nos jours.
Le premier fils qui vint au monde après cette date au château de HIrsingue reçut le nom de Johann Nepomuk Franz Xaver Fortunatus.
Il est donc fort probable que les reliques furent apportées à Hirsingue en 1735.

Mais par qui ?

Sans doute par le chanoine Simon Nicolas de Montjoie-Hirsingue qui monta plus tard sur le siège épiscopal de Bâle.
On raconte à son propos qu'il accompagnait fréquement, alors qu'il était chanoine, son protecteur et ami le cardinal de Rohan, évêque de Strasbourg, dans ses voyages auprès de diverses cours d'Europe.
Il est difficile de croire qu'un cardinal entreprenne beaucoup de voyages à travers l"Europe sans visiter l'Italie, sans penser à Rome.
Lorsque Simon Nicolas de Montjoie se trouvait, avec le cardinal de Rohan dans la capitale de la chrétienté, il était tout naturel qu'il pensât à faire cadeau d'un souvenir à son village natal.
Il s'offrit dans ce but une relique provenant des catacombes et reçut les ossements d'un saint martyr des premiers temps de l'Eglise chrétienne avec l'ampoule de sang qui se trouvait à côté, signe et témoingnage du martyr enduré pour le Christ.

On attribua à ces respectables restes le vocable de saint "Fortuné" .
[Note RS] Un illustre inconnu !
la traduction du mot latin Fortunat (chanceux) est mal interprétée .
Il convient de dire " le Chanceux ". Il ne s'agit en aucun cas des restes d'un martyr s'appelant Saint Fortuné.


Une honnête personne, dont la famille habitait autrefois à Hirsingue et au service du comte de Montjoie, a eu la bonté de m'envoyer quelques notes sur Hirsingue à l'époque de la Révolution. Il y est question d'un flacon contenant le sang de saint Fortuné qui aurait été arraché par miracle des mains des profanateurs et apporté au curé Gassmann(jureur). Le curé n'en prena pas soin et l'abandonna.

Quoiqu'on pense de ces événements miraculeux, il reste de ce récit que les ossements de saint Fortuné ont été transportés jusqu'à Hirsingue avec une ampoule de sang.

Il ne serait jamais venu à l'esprit de ces gens de condition modeste qu'il se trouve dans les catacombes des ampoules de sang à côté des ossements des martyrs.

Les ossements de saint Fortuné furent gracieusement emballés et placés dans un beau et grand reliquaire aux parois de verre.
[Note RS : en 1773, Gabriel Ignace RITTER, sculpteur ornementaliste prévoit puis aménage le support et le dais de ladite châsse. ]

On choisit, pour les temps à venir, le lundi de Pentecôte comme date de la fête du glorieux martyr.
[Note RS : un jour de fête mobile ? ]
L'église paroissiale dans laquelle les saintes reliques furent placées devint en peu de temps un lieu de pèlerinage très fréquenté.

Une foule importante prit part à la procession du lundi de Pentecôte lors de laquelle les ossements du saint martyr étaient solennellement portés en cortège.

Les murs de l'église paroissiale furent peu à peu garnis d'Ex-voto par les fidèles qui avaient cherché asile auprès de saint Fortuné par diverses prières.

Source : Die Pfarrgemeinde des Kantons Hirsingen,
ihre Alterhümer und Gotteshäusser
François-Joseph Fues, curé de Hirsingue, 1879.


L'église de Hirsingue :
1739 - 1772 : difficultés concernant la reconstruction de l'église paroissiale. .... suite.



A propos de l'église : histoire, restaurations et chantiers. .... suite.