Hirsingue patrimoine : Habitat, coutumes et vie associative - histoire.
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Orientée,
style gothique...côté Sud,
repose sur des fondations romaines.


Style gothique...côté Est.


Fenêtre jumelle en arc, surmontée d'une ogive.
Une petite ouverture ronde emplit gracieusement l'espace libre.
Suite à la restauration vers 1863.

Vue de l'autel. Décoration murale par Carlo Limido (1939). Les frises et peinture de panneau disparaissent en 1968.

Marie tenant sur ses genoux le corps de son fils divin


Pantacrator
Mosaique en trompe l'oeil... au-dessus de la porte.
par Carlo Limido (1939)


... statue en pied
drapée à l'ancienne..


Travaux de restauration extérieure...198x. côté Nord.


Plaque mortuaire de l'Abbé Haegy... ( photo 1990).
aujourdhui recouverte par un revêtement.
Hirsingue
Habitat coutume associations
Sundgau Sud Alsace
- histoire


Hirsingue : La chapelle Notre Dame et Ste.Catherine, "d'r Garner".
d'après François-Joseph Fues , curé de Hirsingue, 1879.
"Les Paroisses du canton de Hirsingue".


Alors que la chapelle Saint-Nicolas (emplacement de la mairie), a complètement disparu, la chapelle Notre-Dame de Hirsingue sans aucun doute tout aussi ancienne, repose toujours sur ses fondations romaines.

On lui donne couramment le nom de "Garner" ou "Guarner".

Mes investigations (dixit Curé Fuess, 1878) sur cette dénomination, qu'on ne rencontre nulle part dans les documents anciens, n'ont obtenu de réponse satisfaisante de la part de qui que ce soit.
Je suppose que l'expression a son origine dans le mot français charnier ; car à une époque reculée, on avait empilé dans un recoin de la chapelle, à l'ouest une grande quantité d'ossements disposés en une sinistre symétrie.

Charnier, prononcé de manière déformée devient" Garnier", "Garner"

Notes RS : Hypothèse - la grande quantité d'ossements provient-elle d'un massacre au courant de de la guerre des suédois ?

Cette petite église était depuis les origines consacrée à la Vierge Marie des douleurs et à Sainte Catherine. Une chapellenie régulièrement dotée y était rattachée, sur laquelle les seigneurs de Montjoie prélevèrent depuis toujours le droit de collation. Ceci atteste de ce que cette fondation remonte à l'un de leurs ancêtres. C'est pourquoi, M. Richard (historien contemporain de F.J. Fues) attribue à la construction en question le nom de "chapelle des seigneurs de Montjoie".

Une statuette de bois se trouve sur l'autel de cette chapelle. Elle représente Marie tenant sur ses genoux le corps de son fils divin. Elle est d'une certaine valeur artistique. Il s'y trouvait aussi jadis une très jolie statue qui représentait Sainte Catherine en vêtements drapés à la façon du Moyen Age.

En ce qui concerne l'architecture de notre petite église, seules la porte et l'une des fenêtres datant de l'époque de sa construction, sont à mentionner.(Fues 1868-1878)

La porte d'entrée est du plus pur style gothique, mais toute simple. La fenêtre en question se compose d'une fenêtre jumelle en arc, surmontée d'une ogive. Une petite ouverture ronde emplit gracieusement l'espace libre.

M.Tallon (historien local, contemporain de F.J. Fues) conclut de la disposition de cette fenêtre que notre chapelle a été construite sans aucun doute dans la seconde moitié du 12e siècle, à une époque où, précisément, on ne s'est résolu qu'avec réticence à abandonner l'arc en voûte pour adopter les belles et gracieuses formes du style ogival. Mais sur ce point, je ne puis partager l'opinion du zélé médiéviste. La règle qu'il énonce trouve toujours son application dans les villes et régions où les grands maîtres bâtisseurs du Moyen Age déployaient leur activité et pouvaient faire valoir leur influence.

Mais dans les contrées écartées comme la nôtre, les artisans constructeurs de rang subalterne sont restés habituellement un siècle en retard. Un exemple nous est fourni par l'église de Feldbach.

Si l'on considère son style architectural, on devrait la faire remonter au lle siècle. Mais son acte de naissance dûment attesté nous renvoie à l'année 1144.

Notre chapelle a été construite par un seigneur de Montjoie : Guillaume de Gliers, l'ancêtre de la famille de Montjoie. Ce vaillant chevalier était le premier de sa lignée qui en 1308 entre en relation avec la paroisse de Hirsingue à la suite du contrat d'honneur passé avec l'évêque de Bâle.

D'après les documents anciens, le pieux Guillaume de Gliers et Montjoie fit construire plusieurs chapelles sur ses terres.

La chapelle Notre Dame de Hirsingue, dédiée aussi à Sainte Catherine ( voir document Montjoie - 1742 ), lui est sans doute hautement redevable des anciens droits de chapellenie et de ses revenus.
Probablement, le même Guillaume de Gliers a-t-il fondé et doté de biens la chapelle Saint-Nicolas dont il a été question plus haut et qui relevait également de l'autorité de la famille Montjoie.

Les deux chapelles, au même titre que l'église du château de Montjoie, étaient consacrées aux saints préférés de Guillaume : saint Nicolas et Sainte Catherine .

Note RS : Pourquoi ces deux saints ?
Saint Nicolas (grec nik : victoire laos : peuple):
Guillaume de Gliers ou/et des membres de sa famille ont participé à la première croisade par voie maritime.
En remerciement, à la suite d'un bon déroulement de l'expédition, Guillaume de Gliers voue un culte particulier à saint Nicolas, patron des navigateur.
Sainte Catherine (grec katharos - pur) :
idem - préserve du mal de mer.

Admettons que le zèle religieux de Guillaume a incité à fonder la chapelle mariale et de sainte Catherine lors de la prise de possession de ses droits sur Hirsingue. La date de l'édification de cette petite église ne remonte donc pas plus haut qu'en l'an 1308.

M.Richard (historien contemporain de F.J. Fues) affirme tout à fait clairement, et Tallon (historien contemporain de F.J. Fues) tient pour vraisemblable, que le caveau familial des seigneurs de Montjoie se trouvait dans cette chapelle. Pour renforcer cette affirmation, ils parlent de quatre pierres tombales sur lesquelles on remarque des traces d'armoiries et dont on a recouvert le sol de la chapelle avec d'autres dalles de pierre. Mais les inscriptions de ces pierres tombales ne sont plus lisibles. Sur l'une on peut déchiffrer avec difficulté le millésime "1632". Plus personne ne pourra lire les armoiries parce qu'elles sont bien trop usées. De plus, d'autres pierres tombales posées sur le sol portent des inscriptions parfaitement lisibles de noms de clercs qui avaient été enterrés là. Une seule pierre tombale s'y trouve encore, qui est tout à fait remarquable et qui porte le nom d'un seigneur de Montjoie mort en 1566, dont il sera question plus tard. Mais cette pierre, scellée aujourd'hui dans un mur extérieur de la chapelle se trouvait ailleurs à l'origine et a été mise là à une époque tardive et de manière fortuite. Les seigneurs de Montjoie qui furent inhumés à Hirsingue n'ont pas été placés dans cette chapelle mais dans l'église paroissiale démolie en 1772, sur laquelle ils percevaient le droit de patronage.

La famille de Montjoie se fit également préparer un caveau dans la nouvelle église sans que la paroisse de Hirsingue (avec laquelle elle était en grave conflit pour d'autres raisons) ne soulevât la moindre objection.

Dans les nombreux documents anciens que j'ai parcourus, je n'ai trouvé nulle mention qu'un membre de la famille de Montjoie ait été enterré, dans la chapelle.
Alors qu'il est question d'autres personnes, sans lien de parenté avec la famille noble.

Notes RS : Il s'agit de :

- Ludwig Adam (von) Hell + 9/11/1728 à 79 ans.

- Ludwig Ignaz (von) Hell, fils d'Adam + 31 juillet 1788.
     Curé à Hirsingue pendant 55 ans.

- Franz Christoph (von) Hell, fils d'Adam
     Tabellion du baillage de Montjoie pendant 40 ans.
- Joseph Jelsch, chapelain, + 1808 à 86 ans.

En 1932, l'abbé Xavier Haegy, natif de Hirsingue , est enterré dans la chapelle.


Enfin, on a rapporté dans les actes de décès des archives paroissiales de Hirsingue que plusieurs membres de la famille de Montjoie avaient été inhumés dans l'église paroissiale Saint-Jean- Baptiste

Notes RS : Il s'agit de :
- Franz Ignaz de Montjoie - Hirsingue
      + 24 avril 1716

- Marie Salome, comtesse de Montjoie
      + 24 avril 1733.

- Magnus Karl de Montjoie
+ 5 février 1757.

- Maria Anna de Montjoie-Vaufrey
     + 23 décembre 1771

- le "coeur" de Simon Nicolas de Montjoie
    + 1775.

- Marie Sigismund de Reinach
     épouse de Magnus Karl de Montjoie
     9 octobre 1788.

Ce témoignage est totalement irrécusable et rend tous les autres superflus.



D'après François-Joseph Fues, curé de Hirsingue.
"Les Paroisses du canton de Hirsingue - 1879".

Richard: Essais sur l'histoire de la Maison de Montjoie, p.48
Revue d'Alsace, 1863 p.446
Quiquerez: Mémoire de la société d'émulation du Doubs



La chapelle Ste.Catherine de Hirsingue :
1863 : "d'r Garner" .... suite.



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