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1789 : Chute du comté de Montjoie-Hirsingue

Toutes sortes d'objets furent répandus dans les rues de Hirsingue où ils furent ramassés par d'honnêtes gens et apportés à la cure.

Dans l'une des tours du château, on avait accroché une petite cloche qui se trouvait jadis dans la chapelle Saint-Nicolas.


" Die Pfarrgemeinde des Kantons Hirsingen,
ihre Alterthümer und Gotteshäuser.

Les Paroisses du canton de Hirsingue".
par François-Joseph Fues,
curé de Hirsingue, 1879.


1789 : Chute du comté de Montjoie-Hirsingue.

L'attaque surprise du château de Hirsingue : la dévastation

Elle emporta cet argent dans son tablier, se rendit à la maison et le montra à son mari; celui-ci lui ordonna de l'apporter sur le champ au curé Dubail. Le consciencieux chargé d'âmes avait fait savoir que tous ceux qui étaient en possession d'objets emportés du château avaient le lourd devoir de les rendre. Aussi, toutes sortes d'objets furent répandus dans les rues de Hirsingue où ils furent ramassés par d'honnêtes gens et apportés à la cure.

Un valet, employé chez un brave laboureur de Wittersdorf, dit à l'enfant de huit ans de son maître: " Accompagne-moi, nous allons chercher quelque chose dans le château de Hirsingue ".

Aussitôt dit, aussitôt fait.

Pendant que le valet prenait part à l'oeuvre de destruction, l'enfant, en vrai petit garçon, se chercha quelque objet du cabinet des curiosités et choisit un joli petit sabre.

De retour à la maison, le garçon, joyeux et triomphant, montra son butin à son père. Mais celui-ci saisit une triple corde et extirpa radicalement toute idée de conquête du corps du jeune guerrier. A Wittersdorf, comme en d'autres villages, on proclama que ceux qui avaient volé un objet quelconque devaient le restituer.

Saisis par la crainte, tous ceux qui possédaient quelque chose provenant du château de Hirsingue coururent au Hundsbach qui coulait devant leur village pour l'y jeter. .

Un bonnettier de la vallée de Hundsbacn était également venu à Hirsingue pour se trouver une pièce de mobilier convenable et s'appropria un magnifique fauteuil.

Avant de quitter la cour du château, il voulut consacrer quelques moments au spectacle des sauvages agissements des pilleurs et s'installa dans son siège rembourré.

Mais voilà que s'avance vers lui une femme tenant un baquet de vin parmi les meilleurs.

La tentation était plus grande que la résistance qu'il aurait pu lui opposer. Il ne disposait d'aucun récipient mais il avait un chapeau de feutre sur la tête; il le prit, le plongea dans la cuve et le remplit de vin.

De dégoût devant le couvre-chef de cet homme, la femme vida sa bassine et se chercha à nouveau du vin.

Après avoir vidé son chapeau, le bonnetier s'installa ivre dans son fauteuil où il s'endormit rapidement.

Lorsqu'il se réveilla, il se découvrit couché à terre. Il quitta les lieux sans fauteuil ni chapeau de feutre.

Dans l'une des tours du château, on avait accroché une petite cloche qui se trouvait jadis dans la chapelle Saint-Nicolas.

On avait fait partout place nette lorsqu'un grand et solide gaillard de Willer arriva pour mettre lui aussi la main sur quelque chose.

Mais il ne trouva plus rien d'autre que la cloche à laquelle personne n'avait fait attention ou qu'on avait peut-être trouvée trop lourde.

Il la descendit de son emplacement, la chargea sur ses puissantes épaules, la transporta à travers le cimetière et l'Au pour retourner à la maison sans doute pour peser joyeusement la belle pièce de cuivre qu'il avait trouvé.

Mais lorsqu'il arriva sur la route, quelques écoliers le remarquèrent, le suivirent en poussant de grands cris.

C'était tôt le matin; deux fils de Fridolin Ettwiller qui battaient du grain dans leur grange entendirent les cris des garçons et poursuivirent le voleur en le menaçant de longues fourches.

Notre homme qui se dirigeait vers les prés de l'Ill vit bien qu'il ne pouvait échapper aux deux jeunes gens avec son lourd fardeau et jeta la cloche dans la rivière.

Le même jour, un bourgeois de Hirsingue, Anton Jelsch, le gendre de Sigmund Jelsch, s'employa pendant de longues heures et à grand'peine, avec l'aide d'un journalier, à retirer la cloche de son lit vaseux au moyen de grandes gaffes à poisson ("Fischhacken"); malgré ses efforts, ils ne purent la retrouver.

Comme je l'ai déjà mentionné plus haut, il y avait dès l'entrée du château une belle chapelle, richement décorée. Je dois ajouter ici la remarque certainement pas inutile que les rebelles, dans le feu de leur colère destructrice, respectèrent les lieux saints et ne se permirent de toucher à quoi que ce fût de ce qui s'y trouvait.

Quelques-uns de ces objets, telle la représentation sculptée du Saint-Sacrement, plusieurs beaux fauteuils rembourrés, etc... servirent plus tard pendant de longues années dans l'église paroissiale de Hirsingue.


La chute du Comté de Montjoie-Hirsingue :
Condamnation des rebelles. .... suite.




Pour en savoir plus : >>> Sommaire des pages d'histoire de Hirsingue.


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