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Les bourgeois de Hirsingue et les seigneurs de Montjoie pendant la Guerre des Suédois

Puis ils prirent par surprise la petite ville de Ferrette et le château qui la domine sur son vertigineux rocher, où ils défenestrèrent le baron d'Erlach, lieutenant du Rheingraf Otho Ludwig, après voir passé, sous ses yeux, tous ses soldats au fil de l'épée. Il réduisirent le cadavre du sire d'Erlach en morceaux d'une manière pitoyable, lui coupant le nez et les oreilles, les mains et les pieds et enfin la tête.


" Die Pfarrgemeinde des Kantons Hirsingen,
ihre Alterthümer und Gotteshäuser.

Les Paroisses du canton de Hirsingue".
par François-Joseph Fues,
curé de Hirsingue, 1879.


Les bourgeois de Hirsingue et les seigneurs de Montjoie pendant la Guerre des Suédois

Les sanglants trophées.

Quiconque ne pouvait se procurer un fusil ou une épée se saisissait d'un bon outil, le premier qui lui tombait sous la main; tout ce qui pouvait servir à renverser ou à fracasser des pierres tombales faisait l'affaire.

Le nombre de ces hommes déterminés, courageux jusqu'à la témérité, se montait à 4000. Dans leur progression rapide, ils détruisirent quelques avant-postes suédois.

Puis ils prirent par surprise la petite ville de Ferrette et le château qui la domine sur son vertigineux rocher, où ils défenestrèrent le baron d'Erlach, lieutenant du Rheingraf Otho Ludwig, après voir passé, sous ses yeux, tous ses soldats au fil de l'épée. Il réduisirent le cadavre du sire d'Erlach en morceaux d'une manière pitoyable, lui coupant le nez et les oreilles, les mains et les pieds et enfin la tête.

Brandissant les sanglants trophées, ils se rendirent à Altkirch, prirent la ville d'assaut, tuèrent 24 cavaliers suédois et plusieurs hommes à pied.

Jusque-là. triomphante, la troupe prit la route, ivre de victoires, vers Hésingue où les Suédois commandés par le colonel Harpf avaient établi leur quartier général.

Harpf, informés de l'imminence de l'attaque, vint à leur rencontre avec ses troupes. Le choc fut si effroyable qve 800 paysans restèrent morts sur le champ de bataille.
Les autres prirent la fuite vers Blotzheim. 19 compagnies de cavaliers suédois cernèrent aussitôt la localité.
Un trompette fut envoyé à la tête de 14 cavaliers après des paysans sundgauviens pour parlementer avec eux. Ils se rendaient compte de la précarité de leur situation mais refusèrent de se rendre, peut-être parce que l'ambassade avait ordre de poser des conditions trop sévères.

Leur exaspération les amena à la plus désespérée des résolutions de tuer les 15 Suédois sur le champ, sans réfléchir plus avant, de se retrancher dans les maisons de Blotzheim et de se battre à la vie, à la mort. Mais la terrifiante vengeance ne se fit pas attendre. Harpf ne voulait pas se laisser emprisonner avec ses hommes à cheval dans les dangereuses ruelles de Blotzheim et donna l'ordre barbare de mettre le feu au village de tous côtés. Beaucoup trouvèrent la mort dans le terrible incendie.

D'autres, qui cherchaient à fuir les flammes, furent massacrés dans les champs ou pendus aux arbres le long de la route de Bâle.

L'un après l'autre, les paysans reçurent l'ordre de faire office de bourreau, Tous repoussèrent cette exigence inhumaine avec horreur à l'exception d'un jeune homme qui, en échange de la vie sauve, accepta l'effroyable mission de passer la corde au cou de ses concitoyens.

Rares furent ceux qui réussirent à échapper au feu par la fuite, à l'épée ou à la corde. Dans ces heures terribles, plus de 2000 hommes laissèrent la vie. 900 d'entre eux furent faits prisonniers et traînés vers Landser où ils furent exécutés sans pitié.

Au même moment, une autre bande de révoltés prit les armes dans la région ouest du Sundgau.

Lorsqu'ils eurent vent que le Rheingraf Otho Ludwig, qui entretemps avait pris connaissance du soulèvement dans le Sundgau, se dirigeait vers eux à marche forcée depuis la Basse-Alsace, ils se retranchèrent dans le cimetière de Dannemarie.

Le Rheingraf, un ivrogne dissipé et un commandant en chef altéré de vengeance, fit prendre d'assaut la place fortifiée et fit couper la tête aux paysans vaincus, au nombre de 1600, sans ménagement ni quartier. Seul un enfant de 8 ou 9 ans fut épargné (1).
Là-dessus, les Suédois s'emparèrent à nouveau d'Altkirch, envahirent et pillèrent le Haut-Sundgau.

« Tous ceux qu'ils rencontraient, ils les empoignaient et leur extorquaient de l'argent. Tous les curés et les religieux s'en allèrent, car leur vie n'était pas sûre face à ces hérétiques luthériens.

Il n'y avait ni lieu ni fin au pillage, au vol et à la torture. Uni jour venaient les Impériaux et battaients les Suédois, un jour venaient les Suédois et le Rheingraf et battaient les Impériaux; c'était un massacre permanent et pas une route n'était sûre ».

A ces temps meurtriers, les magnifiques châteaux d'Altkirch et de Ferrette furent réduits à l'état de ruines.


Les bourgeois de Hirsingue et les seigneurs de Montjoie pendant la Guerre des Suédois :
Hirsingue est dévasté .... suite.




Pour en savoir plus : >>> Sommaire des pages d'histoire de Hirsingue.


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