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1789 : Chute du comté de Montjoie-Hirsingue.

Un témoin impartial de l'époque raconte.
Le même jour, toutes les portes, fenêtres et volets du château du gracieux seigneur de Montjoie ("Maschua") de Hirsingue ont été démolis et tout le mobilier a été emporté.
" Die Pfarrgemeinde des Kantons Hirsingen,
ihre Alterthümer und Gotteshäuser.

Les Paroisses du canton de Hirsingue".
par François-Joseph Fues,
curé de Hirsingue, 1879.





1789 : Chute du comté de Montjoie-Hirsingue.

Un témoin impartial de l'époque raconte:

" En l'an 1789, il y eu dans toute la France une rebellion, les paysans se dressèrent contre les nobles et démolirent les châteaux de ces derniers et ravagèrent les maisons des juifs, enfonçant portes et fenêtres.
A la fin de juillet, ceux de la vallée de Saint-Amarin et des villages environnants sont descendus à Guebwiller et ont démoli le château de M. le prince de Murbach et ont tout détruit et fracassé et ont laissé se vider des milliers d'aimes ("ohm") de vin dans la cave qu'ils ont ravagée au point que c'en était une tristesse par ces temps de disette, alors que tout en Alsace était si cher; que le quartaut de graines valait jusqu'à 24 livres et l'aime de vin jusqu'à 10 à 20 livres et plus, car dans toute l'Alsace les vignes ont gelé au point que dans plus d'un village, pas une aime de vin n'a pu être faite sur tout le finage.

La rebellion s'est rendue à Guebwiller, Sierentz, Blotzheim, Hégenheim, Buschwiller, Hagenthal, Durmenach, Oberdorf, Seppois-Ie-Bas.

Les 29 et 30 juillet 1789, la maison de Monsieur le bailli Schera de Ferrette a été incendiée et détruite par le feu.
Les archives du greffier de mairie, installée dans la salle d'écriture, furent emportées et brûlées.

Le même jour, toutes les portes, fenêtres et volets du château du gracieux seigneur de Montjoie ("Maschua") de Hirsingue ont été démolis et tout le mobilier a été emporté.
Le vin a été en partie vidé dans la cave, (une perte) que personne ne peut évaluer.
Le 30, à Hirtzbach et Carspach, beaucoup a été dévasté dans les deux châteaux tout comme à Seppois-le-Bas où l'on a démoli et ravagé et emporté pour plusieurs milliers de livres chez M. de Landenberg.
Laquelle rebellion est arrivée chez nous par des traîtres qui disaient que le roi l'avait ordonnée, certains se sont fait passer pour le duc d'Artois (d'r Dug dardua") , le frère du roi.
Mais on en a compté, à ces meneurs, car ils ont convaincu beaucoup de braves gens qu'ils avaient été ordonné par roi, au point que beaucoup les crurent, mais les gendarmes et les dragons les ont aussitôt emmené en prison, dans les premiers jours d'août, à Altkirch ou Huningue et cent cinquante d'entre eux ont été emprisonnés et tenus sous bonne garde et on a pendu au gibet deux d'entre eux à Carspach, un à Hirsingue et un a Ferrette lorsqu'on mit la main dessus, et beaucoup ont été condamnés aux galères ("auff da Gallehe ") , certains à vie, d'autres de trois à trente ans et certains à un an un jour à la tour, certains plusieurs mois et semaines et certains ont été laissés libres, et ceux (condamnés) à la potence devaient payer deux parts de frais et ceux des galères un tiers.
Le soussigné ignore combien ont été condamnés à la pendaison ou aux galères en d'autres lieux à Guebwiller ou à Strasbourg mais il a fallu rendre les objets volés et les apporter au syndic ou curé.

Ecrit à Bisel, le 5 décembre 1789. Heinrich Müra, syndic."


La chute du Comté de Montjoie-Hirsingue :
Date capitale pour l'histoire de Hirsingue. ....suite



Pour en savoir plus : >>> Sommaire des pages d'histoire de Hirsingue.


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