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1789 : Chute du comté de Montjoie-Hirsingue
Le destin de la famille de Montjoie-Hirsingue hors d'Alsace.

" Die Pfarrgemeinde des Kantons Hirsingen,
ihre Alterthümer und Gotteshäuser.

Les Paroisses du canton de Hirsingue".
par François-Joseph Fues,
curé de Hirsingue, 1879.


1789 : Chute du comté de Montjoie-Hirsingue.

Le destin de la famille de Montjoie-Hirsingue hors d'Alsace

J'ai raconté plus haut la manière avec laquelle le comte de Montjoie- Hirsingue prit la fuite de son château, de Hirsingue à Altkirch.

De là, il se rendit à Remiremont où ses trois filles (Maria Emilia Josephina, Melania Eugenia Chantal, Christina Zoé) résidaient au chapitre.

Il avait l'intention de prendre les eaux à Plombières non loin de là; mais il ne supporta pas la cure thermale.

Il était accompagné lors de ce voyage d'un domestique et d'une femme de chambre. (1)

Un régiment de dragons tenait jadis ses quartiers à Remiremont, qui protégeait les jeunes filles du chapitre; un de ses officiers supérieurs convoitait la main de la plus âgée des filles du comte de Montjoie; cette union souhaitée se concrétisa effectivement plus tard. .

Comme l'époque s'assombrissait, le comté de Montjoie ne put rester longtemps à Remiremont; c'est pourquoi il se rendit à Bâle où il possédait une grande maison.

Il n'y survécut pas longtemps.

Lorsqu'il sentit sa fin approcher, il fit venir son fidèle chargé d'âmes de jadis, le curé de Hirsingue pour recevoir de lui les dernières consolations de la religion et les saints sacrements mortuaires.

Le curé Dubail resta auprès du comte jusqu'à ce qu'il rendit l'âme et prit encore part à son enterrement.

Sur son lit de mort, le comte donna à ses enfants les exhortations édifiantes et fit sentir à son fils Eugène, avec une paternelle sévérité, sa légèreté de jadis.

(1) Cette femme de chambre s'appelait Theresia Siband. Je dois à sa fille qui habite aujourd'hui encore Dannemarie quelques-uns des épisodes racontés ici.

Il ordonna à ses filles d'entrer dans le chapitre de Braunschweig. Il exigea qu'on enterre sa dépouille dans le cimetière d'Arlesheim aux côtés de son frère le chanoine.

(1) Le dernier comte de Montjoie-Hirsingue mourut à BâIe le 31 janvier 1791.

Son corps fut amené à Arlesheim et y fut porté en terre le 2 février 1791;

(2) Un grand nombre de nobles en exil prirent part au cortège funèbre dans une longue file de carrosses.

Louis Philippe d'Orléans, plus tard roi de France, demeura en exil en Suisse avec sa soeur Adélaïde et entra en relation étroite avec la famille de Montjoie, cette dernière lui rendant des services non négligeables pour lesquels le roi leur exprima sa reconnaissance pendant toute sa vie.

Mélanie de Montjoie et sa soeur Christine Zoé demeurèrent pendant quelques temps après la mort de leur père à Braunschweig, accompagnées de deux fidèles servantes natives de Hirsingue, Magdalena et Margaretha Burgard.

Ces dernières restèrent en Allemagne où elles se marièrent plus tard très avantageusement du point de vue temporel. Lorsque Louis Philippe d'Orléans put prétendre à nouveau à son rang de membre de la famille royale après la chute de Napoléon, il fit venir les deux demoiselles de Montjoie qui séjournaient à Braunschweig.

Mélanie de Kontjoie fut choisie comme dame d 'honneur de la duchesse Adelaïde, la soeur de Louis Philippe. Christine Zoé obtint la même charge auprès de Marie Améie, femme de Louis Philippe et plus tard reine de France et épousa ultérieurement le margrave de Dolomien dont elle n'eut qu'une fille ,qui se maria avec le comte de Sainte-Mauris.

Les deux dames de cour accompagnèrent la famille de Louis Philippe détrôné vers l'Angleterre où elles moururent, Mélanie en 1848 déjà, Christine Zoé en 1849.

Les quatre fils survivants de Nepomuk Fortuné de Montjoie décédé à Bâle furent les suivants:

1. Johann Nepomuk qui perpétua la famille et dont il sera question plus loin.

2. Maximilien. Celui-ci entra dans l'armée autrichienne et se maria en Bavière, et eut un fils qui servit comme officier dans l'armée

wurtembourgeoise mais auquel il survécut; lui-même mourut à Munich en l'an 1812.

3. Gustave. Celui-ci était avant la Révolution chevalier de l'Ordre de Malte dans le régiment suisse de Reinach il s'exila par la suite en Angleterre où il obtint le grade de colonel.

En l'an 1812, il fut envoyé avec de très importants documents secrets dans le quartier général de l'armée russe et eut la malchance de tomber sur un avant-poste de l'armée française; c'était un détachement de hussards.

On lui ordonna de se rendre.

Il se saisit de son sabre et se défendit courageusement; mais il fut rapidement submergé sous les coups de ses redoutables adversaires.

Ceux-ci s'emparèrent des documents et les apportèrent à leur capitaine qui n'était autre que le baron Karl de Reinach-Hirtzbach, le propre neveu du sire de Kontjoie blessé.

Le baron de Reinach accourut auprès de son parent, le reconnut et eut à peine le temps de le saluer et de lui dire le dernier adieu; le pauvre blessé rendit aussitôt son âme. (3) .

(1) D'après certains membres de la famille Burgard et Siband

(2) D'après le registre de décès de la paroisse d'Arlesheim. M. l'abbé, de Bâle, se donna la peine de me fournir l'extrait en question dans ledit registre

(3) Richard. Histoire de la maison de Montjoie, p.77, L'épisode est confirmé par une note de la famille Siband.

4. Eugène. Celui-ci était le plus jeune des fils de Nepomuk Fortunatus de Montjoie; il entra en tant que capitaine dans le Régiment de cavalerie cuirasser du prince Albert et fut tué en 1800 lors d'une bataille qui eut lieu à Weinheim dans le Grand-Duché de Bade. (1)

Johann Nepomuk Simon Joseph, déjà cité précédemment, l'aîné du dernier comte de Montjoie-Hisingue prit du service, après avoir servi comme officier dans un régiment de hussards, dans l'armée bavaroise,épousa en 1802 la comtesse von Fürsenbusch, devint major-général et général adjudant du roi Max Joseph 1er en Haute-Autriche. (2)

Il laissa les enfants suivants :

a) Maximilien Gustav Eugen Ludwig, né le 25 novembre 1807, chambellan et major impérial et royal qui perpétua la famille.

Il mourut en l'an 1857.

Il s'allia en premières noces (1824) à Anna von Hollacky-Ritz- Halmagy (née le 10 août 1818, morte le 26 avril 1844), qui lui donna un fils (5 novembre 1842): Johann Nepomuk Maria Paul Friederich, comte de Kontjoie et çpmte d'empire, officier supérieur dans l'armée bavaroise; et une fille, Melania Xaria Victora (18 avril 1844).

b) Melania épousa le 26 novembre 1826 le comte Franz Xaver von Leyden aus Affing und Schënburg, chambellan royal bavarois; veuve à partir du (?) août 1836.

c).Ludwig August Lionel, né le 11 mars 1811, major dans le 3e Régiment d'infanterie royale bavarois, épousa le 8 septembre 1840 Clara von Bauer.

d) Karl Theodor Eugen Christian, nê le 26 juillet 1813, maître cavalier dans le 2e Chevaux-légers royal bavarois de Taxis.

e) Carolina, deuxième épouse du comte Saint-Mauris, mourut en l'an 1849 (la première femme de M. de Saint-Mauris êtait la demoiselle von Dolomieu évoquée plus haut, cousine de la comtesse Carolina). (3)

f) Amalia épousa le baron Friedrich Ludwig von Bernhard, professeur de sciences politiques à l'Ecole supérieure de Munich et conseiller au ministère de l'Intérieur.

Le 24 septembre 1834, elle donna naissance à une fille à laquelle elle donna le nom d'Elisabeth.

Un homme compétent témoigne d'Elisabeth von Bernhard de la manière suivante: " Jeune fille épanouie, très intêressée par le savoir, profondément dotée en vertu et en religion, elle s'unit par les liens du mariage le 23 août 1860 en l'êglise Saint- Kichel de Kunich au conseiller d'Etat Hermann von Kallinckrodt.

Alors que son êpoux quittait le foyer conjugal pour .brandir haut la bannière du droit, de la foi et de la religion dans le combat parlementaire et dêfendait les droits les plus sacrés de l'humanité, elle était au foyer la mère la plus attentionnée qui, comme un ange, veillait sur ses enfants.

Tout comme les petits apprirent les premiers pas en se tenant à sa main, ils apprirent de ses lèvres les premières prières.

Elle voulait par son exemple, placer dans le tendre coeur des petits, les fondements d'un sentiment pieux.

Ni l'heure la plus matinale, ni le vent ou les intempéries ne la retinrent de prier son Dieu à la sainte messe et d'aller à sa quête au tabernacle.

(1) Richard. Histoire de la maison de Kontjoie, p. 77, 78.

(2) Documents de la famille de Kontjoie (4e carton).

(3) E. Lehr. L'Alsace noble, T. II, p. 367, 368. - Genealogischer Kalender, 30e année, p. 259.

Son nom était Elisabeth.

Tout comme cette sainte descendait des hauteurs de la Wartburg pour saigner les malades dans leurs masures et leur tendre le pain, elle a, elle aussi, rempli son devoir d'amour.

En tous lieux où elle résidait du fait des fonctions administratives de son mari, elle a remis elle-même le pain dans les mains des pauvres et tirait la plus grande jU1(et de porter aux malades une assistance secourable.» (1)

Les liens conjugaux d'Elisabeth avec M. de Mallinckrodt, le très noble et inoubliable défenseur de l'Eglise catholique, ne dura que douze ans.

Cette dame, l'un des plus beaux fleurons de la famille de Montjoie, ne se distingua pas seulement dans sa vie par sa générosité et l'élévation de son esprit, sa crainte de Dieu et son amour du prochain, mais aussi par les belles vertus dont elle couronna le cours de sa vie.

Elle se montra, dans sa très douloureuse maladie, si pieuse et soumise à Dieu, si édifiante, qu'on aurait cru que le Ciel s'était penché sur son lit de mort.

Elle s'endormit dans san Sauveur le 7 septembre 1872 à Hordborchen près de Paderborn.

Son corps fut amené dans la chapelle Saint-Meinulf dans la vallée de Bodeker puis placé après un office des morts solennel dans le caveau familial de Mallinckrodt

Hermann von Mallinckrodt choisit plus tard pour seconde épouse Mlle Thecla, baronne de Bernhard, demi-soeur et digne continuatrice de sa chère et défunte, Elisabeth. Mais elle eu la douleur de perdre son mari si profondément aimé et si célèbre le 26 mai 1874 déjà. (2)

Cette noble dame se trouve en possession des documents anciens de. la famille Montjoie-Hirsingue qui remplissent sept cartons et a eu la particulière bonté de me procurer, par l'amicale intermédiaire du révérend Dr Mertens à Mirchborchen, une description détaillée de ces documents avec de nombreux extraits.

(1) Discours funèbre du Dr. Conrad Kertens sur la défunte Elisabeth von Mallinckrod,t née baronne von Bernhard.

(2) Voir l'excellent mémoire de M. le Dr Conrad Mertens: Herren von Mallinckrodt. Souvenir de sa vie à Nordborch en Paderborn, Schonningh, 1874.


La chute du Comté de Montjoie-Hirsingue :
Quelques membres dont on peut être fier .... suite.




Pour en savoir plus : >>> Sommaire des pages d'histoire de Hirsingue.


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